Une politique de Gribouille

La façon dont la fédération socialiste se retrouve aujourd’hui décrédibilisée est le résultat d'une politique de Gribouille. A force d’avoir eu peur d’affronter la situation dans laquelle nous sommes collectivement plongés, nous voilà dans une situation pire, puisque associés à un parti, La Force du 13, populiste, localise, sectaire et clientéliste.

Cette association restera comme une tâche indélébile et ceux qui prétendent exercer des responsabilités politiques ne sauraient s’en tirer en clamant leur intention de présenter un candidat contre Jean-Noël Guérini à la présidence du Conseil départemental, car tous nos échanges avec les électeurs montrent que cette posture ne trompe personne.

Suite à la réécriture du rapport Richard par Guérini, deux erreurs funestes ont été commises.

La première, la plus ancienne, est d’avoir emboîté le pas de la stratégie électoraliste de Guérini qui a instrumentalisé et dénaturé le débat de la construction métropolitaine. Les élus qui ont mené avec la droite pétitions, campagnes de presse ont fait le lit du groupuscule localiste la Force du 13. C’est une réalité crue. On ne peut se réclamer de l’étiquette socialiste et mettre aussi violemment en cause la politique du gouvernement, sans dommage. « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt. » A force de le regarder, ils ont réussi à se le mettre dans l’œil.

La seconde erreur est de n’avoir tiré aucune conclusion de l’appel des 23 à l’alliance avec Guérini. Continuer, contre toute évidence, de prétendre que le Conseil général est bien géré, comptabiliser comme de « gauche » les élus de la Force du 13, publier un programme dithyrambique masquant les pratiques clientélistes, sont autant d’impostures qui ont conduit à cet appel. Nous voilà rabaissés au rang de vassal de Jean-Noël Guérini. Parmi les 23, si un certain nombre de camarades commettent une erreur d’appréciation funeste, les autres, irrécupérables, constituent la cinquième colonne au service de ceux qui veut nous réduire à néant. Rien n’a été tenté pour séparer les deux, ramener les premiers à la raison et nous séparer des seconds. Rien n’a été anticipé qui ait évité aux 23 de répondre par la lâcheté aux injonctions de Guérini.

Ces deux erreurs posent la question de l’utilité d’une fédération qui ne mène aucun travail d’animation politique. Elle préfère enfiler les débats comme des perles et produire des résultats fantaisistes aux différentes consultations internes. Car la désolation dans laquelle nous plonge cette séquence est terrible. A la défaite, nous avons déjà associé le déshonneur. Ceux qui nous on conduit là, où nous sommes, devront assumer leurs erreurs, cesser de se cacher derrière leur petit doigt afin de refuser tout débat et rester entre initiés, toujours plus loin des citoyens.

Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse