En finir avec les formes féodales du pouvoir

Vendredi 23 décembre 2011

Le combat que nous menons nous amène à nous interroger régulièrement sur le risque que nous prenons à mourir guéris. C'est à dire à faire triompher nos idées, mais dans un espace politique tellement malade, qu'il aura été balayé par des idées qui ne sont pas les nôtres. Nous devons donc avoir le sens de la responsabilité pour deux : ceux que nous combattons et nous mêmes !

Face à cette difficulté, il est réconfortant d'avoir un soutien, et non des moindres. La longue tribune que publie dans Le Monde Olivier Beaud, professeur de droit public va dans ce sens. Consacrée aux enseignements de la condamnation de l'ancien président de la République, elle apporte un éclairage pour le moins inattendu.

Pour lui la leçon principale du jugement est que cette affaire, exemple manifeste de financement illégal des partis politiques par une instrumentalisation d'une collectivité territoriale, nous fait être en présence d'un cas d'école de ce qu'on peut appeler le clientélisme politique. C'est l'un des principaux maux de la politique française, qui a pour effet l'absence de prise en considération par les gouvernants du risque de conflit d'intérêts.

Pour lui, il faudra poser des règles institutionnelles qui empêcheront, autant que faire se peut, la multiplication de ces formes féodales du pouvoir.

Et il rajoute dans trois paragraphes de conclusion : " Dans la situation actuelle de disette financière, les citoyens contribuables sont moins que jamais prêts à accepter que leurs élus considèrent les fonds publics comme des instruments de leurs propres ambitions politiques. Le grand intérêt pédagogique de ce jugement est de l'avoir rappelé sérieusement à un homme politique qui semble n'avoir jamais pris au sérieux cette responsabilité éthique et financière.

C'est en cela qu'on peut espérer qu'il soit le premier acte d'une refondation de la vie publique française qu'une nouvelle génération d'hommes politiques pourrait faire advenir.

Enfin…"

C’est drôle, mais face aux billets ineptes qu’un toujours président du Conseil général déverse sur son blog sans en avoir écrit la première ligne, on a l’impression tout à coup de se sentir moins seuls. Et comme nous sommes en période de fêtes, on pourrait même dire compris. Il reste encore des efforts pour être entendus.

Comptez sur nous !

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Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse